Être dans ce monde, mais pas de ce monde

Dans sa manifestation, l’Amour est un processus lent et progressif.

Fait de beaucoup plus d’échec que de succès. Parce que l’Amour nous met à l’épreuve et brise continuellement les digues et les barrages que nous avons construits autour de celui-ci.

Pourtant, Aimer est la chose la plus naturelle qui soit. C’est quelque chose de tellement simple et spontané que l’analogie la plus évidente pour moi lorsqu’il s’agit d’en parler est la respiration.

On reçoit, on donne, on reçoit, on donne…

Vous constaterez que le terme « recevoir » précède celui de de « donner ».

Si on ne se connaît pas, ne se comprend pas, ne sommes pas allés à la rencontre de notre profonde intimité, ne l’avons pas exploré dans ses recoins les plus sombres, donner est un exercice qui nous épuise et nous vide. Même si celui-ci est fait avec les meilleurs intentions du monde. Je rencontre beaucoup de gens qui proviennent du domaine de la santé et du service à la population (ou la clientèle) qui, approchant la fin de leurs carrières sont complètement aigris d’un système et d’une société qui ne voit pas et ne reconnaît pas à sa juste valeur leur contribution. Et je rencontre également régulièrement des gens qui tentent de vivre un peu en marge de ces dits système et sociétés, parce qu’à leur avis, il n’y a rien de bon à attendre de ceux-ci. Sous l’égide d’élites qui ne sont là que pour nous exploiter ou de règles de droit qui ne font que les brimer et entraver leur liberté, leur apport à celui-ci a, à un moment ou un autre de leur Vie, été rejeté ou bafoué d’une quelconque façon.

Toutes ces dynamiques sont parfaitement normales et je dirais même jusqu’à un certain point justifiables. Parce que l’Amour, au départ, veut être vu. Et toujours, il est là pour s’offrir et se donner.

C’est tellement naturel que cela se fait tout seul!

Alors il est normal que lorsque celui-ci n’est pas vu, qu’il est rejeté, bafoué ou trituré de mille et une façons, que cela soit souffrant…

Mais l’Amour, pour pouvoir se donner librement, doit d’abord être reçu… En Soi.

Or, le recevoir en Soi, n’est pas synonyme d’éloge à l’individualisme et à l’égoïsme. Au contraire, c’est une étape parfois même très difficile que de s’ouvrir à cette dimension en nous, qui n’en a AB-SO-LU-MENT rien à foutre d’être vue et reconnue.

Cette dimensions est terrifiante parce qu’elle est tellement libre de tout attachement, qu’elle n’en a pas besoin de quiconque ni de quoique ce soit. Ce qui fait que certains, la découvrant parfois un peu prématurément, y collent et souhaitent y demeurer indéfiniment. Tomber dans la non-dualité avant de s’être pleinement exploré dans tous les aspects de cette personne et cette personnalité que « nous ne sommes pas », c’est comme vouloir apprendre à danser avant d’avoir appris à marcher.

Mais il n’y a pas à s’en faire ou à décrier la situation. Parce que nous serons toujours ramenés à la maison de l’ici et maintenant. Continuant de rencontrer ces systèmes, cette société, ces lois et règles, ces gens et leurs comportements ainsi que tout ce qui fait de ce monde ce qu’il est. Nous avons alors le choix de vivre en marge, fuir (en nous ou à travers le monde) et nous dissocier, ou accepter d’être traversé et continuer de naviguer à travers ce monde pour que celui-ci soit l’agent transformateur de notre monde intérieur.

C’est là que se situe le passage d’un Amour qui s’offre en contrepartie ou en recherche de quelque chose, à un Amour qui s’offre librement, sans rien demander en retour.

Dans ce monde, au coeur de celui-ci. Les deux pieds bien plantés dans l’ordinaire d’une Vie qui peut pourtant devenir extraordinaire si nous nous ouvrons à celle-ci.

« Être dans ce monde mais pas de ce monde » – Jean 17:14-16

Verset connu, particulièrement apprécié de la mystique chrétienne et orientale, ce verset, comme bien d’autres enseignements, a fortement été trituré pour encourager le retrait de la société afin de privilégier la poursuite d’états transcendants. Ou encore, placer sur des pinacles imaginaires ceux et celles qui les auraient atteints.

L’Amour qui s’offre librement n’a pas besoin d’être vu, pas plus qu’il n’a besoin de se justifier par l’atteinte d’un état de Conscience qui serait particulier ou meilleur que celui de quelqu’un d’autre.

L’Amour qui s’offre librement est toujours là. Il est au coeur de chacun de nous et s’il est difficile à vivre dans ce monde c’est simplement parce que nous continuons de le chercher DANS CE MONDE, sans voir que LE MONDE C’EST NOUS…

Chacun et chacune de nous.

📸 Barão de São João, 31 octobre 2023. Chêne liège dénué de son écorce à tous les 9 ans pour le bénéfice de l’industrie du liège au Portugal.

2 réponses à “Être dans ce monde, mais pas de ce monde”

  1. Merci 🙏 ce message est nourrissant et. libérateur
    J aimerais bcp me joindre où participer à des échanges en present iel J ai vu que tu habitais Bécancour. J habite Saint tite. Merci ♥️🌹♥️

    Envoyé de mon iPhone

    1. Bonjour Marie,

      Merci beaucoup de cette rétroaction. 🙏🏼 Oui j’habite Bécancour et j’offre justement un partage en Présence le 10 décembre prochain. Tu pourras trouver les détails au lien que je te mets ci-dessous et si l’élan est là, tu n’auras qu’à t’inscrire en m’envoyant un courriel au gagd01@mac.com.

      https://www.facebook.com/share/LgaPbd5A1na4wMtN/?mibextid=9l3rBW

      Au plaisir de peut-être se rencontrer. 😇

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